Les cloches
L'église
La communauté hilarismontaise possède un édifice religieux depuis le milieu du XVIème siècle. Elle connut 3 églises de cette date à nos jours. La première était tout simplement une chapelle dédiée à Saint Léonard et bâtie à l'emplacement de l'église actuelle. Cette chapelle vicariale du doyenné de Salm, diocèse de Toul, ne fut peut-être pas la première si l'on en croit la rumeur. Cette dernière tendrait en effet à faire croire à l'existence antérieure d'un édifice religieux au hameau de la Sciotte. Il paraîtrait même qu'une cloche y serait encore enfouie sous un monticule de terre. Pourquoi pas ? car les "Celles" du latin "cellae" petites communautés de 6-7 personnes, des "profés" éprouvés, dirigés par un moine, créaient ici ou là des communautés miniatures noyaux de futurs villages. Ils construisaient eux-mêmes chapelles et bâtiments conventuels. Ces petites unités monastiques reçurent le nom de "Celles". La "Celle" d'Allarmont (et non pas celle de Celles sur Plaine) se développa rapidement et la nécessité d'établir un vicaire à Allarmont fut reconnue en 1685 lors de la visite d'un abbé "commis par sa Sainteté pour nouer la juridiction spirituelle et ecclésiastique au Comté de Salm". La chapelle vicariale fut reconstruite et inaugurée le 22 août 1709 comme le prouve sa bénédiction inscrite sur les registres des actes de naissances, de mariages et de sépultures de la communauté hilarismontaise. En 1789, le vicaire s'appelait Demengeon. Jusqu'en 1802, Allarmont et son vicaire dépendaient de la Paroisse de Luvigny. L'existence de la paroisse d'Allarmont date donc de cette époque. Or, à cette époque, une famille puissante dirigée par Jacques MARX habite le village dans la maison appartenant de nos jours à Françoise COORNAERT. C'était un commerçant venu du pays de Sarre. Il est riche. Il est maire d'Allarmont et il a la rude tâche de présider aux destinées du village et ce n'est pas aisé, car ne l'oublions pas, Allarmont n'est français, comme tous les villages de la Principauté de Salm-Salm, que depuis le 17 mars 1793, soit depuis seulement 10 ans. A cette époque les princes de Salm quittent définitivement leur résidence de Senones et regagnent leur propriété en Wesphalie, d'où ils sont originaires. Ils sentent le vent tourner, la Révolution est aux portes de la Principauté. Les habitants sont menacés par la famine. Ils demandent à la France une aide alimentaire. La Convention la leur refuse sous prétexte qu'ils ne sont pas français. Ils décident alors de devenir français et d'abandonner le protectorat pourtant "gentil" des Princes. En 1802, la France napoléonienne est en guerre, le pays est exsangue. Nous avons à ce sujet une relation épistolaire écrite par le sous-préfet des Vosges, qui répond à son supérieur à Epinal. Voici ce qu'il écrit : "... Les circonstances malheureuses de deux invasions et une année de disette ayant épuisé la commune d'Allarmont, le Sieur Marx de concert avec son conseil municipal continua à recourir au seul moyen qu'il était possible d'employer, celui de vendre une partie des coupes affouagères pour acquitter les dettes, réparer les pertes de sa commune et faire subsister les familles qui manquaient des choses les plus indispensables à la vie. C'est alors qu'il pensa à réaliser le projet de construire une église cherchant ainsi à concilier les intérêts de sa commune avec les besoins de l'humanité et à utiliser les bras qui étaient privés de travail et qu'il eût été dangereux de laisser dans l'inactivité..." On peut ajouter que non seulement il utilisa les forces disponibles mais aussi les matériaux du lieu, pierres de grès, bois de sapin. En effet Jacques Marx et son conseil municipal décident de construire une nouvelle église, celle de 1709 étant devenue trop petite pour les 850 habitants d'Allarmont. Voici un relevé de décisions signé par les membres du conseil municipal le 1er mai 1820 : " Nous, soussignés membres composant le conseil municipal de la commune d'Allarmont, après avoir pris connaissance du compte relatif à l'église présenté par Monsieur Jacques MARX, maire de la commune, avons arrêté que la commune lui redoit la somme de seize mille six cent soixante dix neuf francs vingt six centimes sauf erreur, omission ou double emploi, laquelle somme lui sera remise sur les premiers fonds disponibles". Signé: J.B. Sayer – P. Jeandel – S.B. Marchal – Louis Adam – T. Receveur – Lalevée – Barré - Garnau – Joseph Colin Oui, Jacques Marx fait construire l'église qui coûtera 16 679,26 francs-or avec comme contrepartie, sans contrat, sans limite de temps, un remboursement hypothétique basé sur "les fonds disponibles". L'église fut construite en 11 ans. Sa réalisation employa de nombreux artisans mais encore plus d'ouvriers pour produire cordées de pierres, planches et poutres nécessaires à sa construction. L'église fut donc bâtie sur les deniers avancés par Monsieur le Maire Jacques Marx pendant 11 ans avec comme seul espoir de se voir remboursé par la vente de coupes affouagères normalement réservées à la population résidente à Allarmont. C'était un pari risqué, et, bien entendu cela ne se passa pas tout seul. Les plans furent établis par l'architecte de Saint Dié, Monsieur ALLEMAND. Les premiers coups de pioches furent donnés en 1814. L'église fut terminée en 1820 lors de la remise des comptes de dépenses par Monsieur Jacques MARX au conseil municipal. Maire du village, il cumulait dans cette affaire les fonctions de maître d'œuvre, maître d'ouvrage et ...de banquier ; situation que nous jugerions aujourd'hui comme intenable tellement elle présentait de risques de confusion des genres. Pourtant il fit face, c'était lui le promoteur de cette construction ; il devait réussir ! Il réussit malgré les malheurs qui allaient s'abattre sur le village et ses environs. Que l'on en juge : C'est la fin de l'Empire. Napoléon, revenu de l'Ile d'ELBE se trouve face à une puissante coalition des armées européennes Angleterre, Autriche, Prusse et Russie. Ces puissances veulent abattre le "tyran". Elles massent en Belgique une armée destinée à envahir la France par le nord, mais elles tentent également une invasion par l'Est. Ainsi donc, le 5 janvier 1814, le village voit passer un corps d'armée allemand fort de 15 000 hommes et de 60 canons. Le village est transformé en véritable bourbier. Les femmes s'enfuient en forêt. Le 11 janvier 1814 ce sont les cosaques qui traversent le pays et campent à Celles sur Plaine. Le 6 juillet 1815, 60 000 soldats bivouaquent à ALLARMONT. Le choléra se déclare en 1816 et fait de nombreuses victimes parmi la population hilarismontaise. Il est accompagné d'une grande famine. Il faut du courage pour édifier une église dans de telles conditions ; Jacques MARX n'en manque pas mais c'est un défit à sa portée ! Honneurs à ces hommes mais aussi ......à ces enfants. (A cette époque l'école n'était fréquentée que de la Saint Martin à Pâques) qui se sont investis dans cette construction pendant les années les plus noires que la France napoléonienne en guerre contre la coalition des grandes puissances européennes va connaître. Modestement mais sûrement ALLARMONT construisait sa nouvelle église. Les tailleurs de pierres qui assuraient parfois l'extraction des moellons dans la carrière sise au bas de la HAUTE COTE effectueront le plus gros du travail, bien entendu. Il existait un chemin partant en direct du bas de la Haute Côte jusqu'à l'église, il était pratiqué par les schlitteurs en hiver et par les voitures à bœufs en été. A la fin de la construction Jacques MARX prit soin de faire remblayer l'excavation. Ce sens de l'écologie lui coûtera 12 francs-or. Les tailleurs et extracteurs de pierre étaient tous habitants d'ALLARMONT. Nom:Eglise.jpg - Taille: 0 Ko Approvisionnement en chaux pour fabriquer le lien des moellons et autres pierres de taille. Les charpentiers sont payés pour poser la charpente du toit et du clocher que J. MARX appelait : "la tour". Les couvreurs ont posé la toiture de l'église. Elle était sans doute constituée par des planches recouvertes de feuilles de fer blanc car on ne retrouve pas d'achat ou de pose de tuiles. L'unité de mesure était la toise* carrée soit 1.949*1.949 égale à 3.79 m2 Le toit de la tour (le clocher) fut posé par M. LALEVEE, ainsi que la cloche qui provenait de l'ancienne église construite en 1709 sur le même emplacement. Les cloutiers, métier disparu aujourd'hui ont fabriqué broches, pointes et clous en grande quantité pour fixer boiseries et charpentes en tout genre. Le verre pour fabriquer les croisées des fenêtres fut acheté à la verrerie de SAINT QUIRIN. Mais la pose fut réalisée par Monsieur MATHIEU Jean Pierre de BREMENIL à qui il fut également proposé de réaliser le chantier d'ébénisterie. Les croisées des fenêtres furent fabriquées par LOUï Alexis de GRANDFONTAINE. Le peintre fut JACQUOT de RAON l'ETAPE pour le grand autel et les stalles. Le plâtrier fut CAUSIN de RAON l'ETAPE. Le mémoire des dépenses fait apparaître le travail occasionnel de nombreux habitants d'ALLARMONT employés selon leur compétence. Le travail était tarifé. Les prix unitaires ne varièrent pas lors de la construction ; il semble toutefois qu'à partir de juillet 1818 les paiements étaient consentis au vu de descriptifs peu détaillés. Il était sans doute évident que les risques d'abandon étaient réduits et que le projet irait à terme. Quelques remarques ou conclusions s'imposent : Nous nous demandions comment Jacques Marx s'était engagé dans une telle entreprise avec aussi peu de garanties de réussite? Nous avons la réponse ! Tous les conseillers municipaux ont participé activement à l'édification de l'église. Ils ont donc tous pu bénéficier des retombées financières du fait de leur travail. Certaines familles ont bénéficié au maximum de cette manne car 3 générations ont été présentes sur le chantier. Eminente façon de "verrouiller" le projet et de réduire les risques de lâchage. La promotion sociale a fonctionné car quelques ouvriers commencèrent leur prestation comme manœuvres et finirent avec le statut de maître maçon, comme M. GREMELET. Le prix de la journée facturée n'était plus le même. On constate que la priorité était donnée aux entreprises ou artisans de l'ancienne Principauté de Salm : Badonviller, Allarmont bien sûr, Senones, Raon sur Plaine, Grandfontaine, Bréménil. Les autochtones étaient favorisés. C'était naturel puisque le but de la construction était bien de donner du travail aux villageois en ces temps difficiles. On comprendra aisément que cette faveur affichée par M. Jacques MARX pour la population de son village provoquât une reconnaissance éternelle. Eternelle, car, au cimetière d'ALLARMONT on peut constater que les tombes des familles qui ont travaillé pour l'église sont toutes au voisinage de la sépulture du Sieur J. MARX dans la rangée nord. N'est ce pas un signe ? Ne sont-ils pas en train de construire d'autres églises dans l'au-delà ? Le 9 août 1818 Jacques Marx déclare payer la prestation suivante : « posé dans le pilier gauche de la tour un vase en verre contenant un procès verbal et plusieurs pièces de monnaie » Y-est- il toujours ? Le mur de soutènement de l'église fut construit en 1833 à l'emplacement de trois maisons qui furent abattues. La construction est achevée. Il faut maintenant rembourser le Sieur MARX des sommes avancées par lui sur ses propres deniers. Depuis 5 ans Jacques MARX, qui cumule ici les fonctions de promoteur, de maire du pays et de banquier, se rembourse des dépenses consenties en vendant comme prévu par le conseil communal et par lui-même, les seules richesses disponibles de la commune ; je veux parler des bois de la forêt communale. Nous sommes en juin 1823. L'église est toujours debout, bien solidement campé sur ses solides fondations malgré la prédiction de quelques habitants qui avaient annoncé lors de son inauguration sa destruction prochaine. Une fronde s'est levée depuis septembre de l'année passée. Une plainte a été portée à la sous-préfecture. Le Sous-préfet de SAINT DIE est obligé de rendre compte à son supérieur, le Préfet des VOSGES, des raisons et développements de cette cabale. Elle est conduite par un certain RAGASSE habitant d'Allarmont et quelques autres compères, POUTAU, AUBERT (ménétrier c'est-à-dire musicien du village qui faisait danser les gens), BOURRA soit 13 au total qui manifestent leur mécontentement à l'encontre de Jacques MARX. Ils l'accusent de malversations caractérisées par la vente « sans rendre compte » de bois d'affouage donc de bois communaux normalement destinés aux habitants du village (ceux qui y remplissaient certaines conditions de résidence). En effet, les hilarismontais, comme tous les habitants des villages de la vallée, bénéficiaient de cette faveur qu'ils considéraient comme un droit acquis. RAGASSE et ses amis oubliaient dans leurs revendications que cette dotation globale annuelle et son partage entre les ayants droit dépendaient d'une décision du conseil communal. Ils avaient également oublié que le conseil communal en son temps avait pris la décision de rembourser « dès que possible » le Sieur MARX sans prendre de décision sur la manière d'opérer le remboursement des sommes avancées. Avouons que la confusion des genres pouvait amener J. MARX à outrepasser ses droits et utiliser ses prérogatives de maire pour enclencher un processus de remboursement non contrôlé par la puissance publique. Mais souvenons-nous brièvement des conditions de vie des habitants pendant la construction du bâtiment et des objectifs poursuivis par le promoteur de cette opération qui étaient, outre de doter ALLARMONT d'une église appropriée à la population forte de 800 âmes, de « donner du travail à la population » et d'éviter que certains ne tombent dans la délinquance en cette époque trouble de la France napoléonienne. Il y avait une manifestation évidente d'humaniste de la part de J. MARX alors que le pays subissait deux invasions, une disette et le choléra.
Avant de tenter le récit sur l'existence des cloches du village, il faut avoir à l'esprit 3 dimensions : - Une dimension historique montre la difficulté dans notre bourg particulièrement soumis aux influences passagères, aujourd'hui amicales de nos voisins de l'Est, de résister à deux reprises à l'outrage de la folie des Hommes. A cet égard elles méritent une considération particulière. - Une dimension géographique d'un village comme le nôtre, coincé dans sa vallée, éloigné des grands centres de chalandise, les cloches comme les commerces, les écoles ou autrefois l'église, font partie vivante et indispensable de la vie communautaire. Si nous n'y prenions pas garde, leur absence révélerait trop tard leurs vertus. - Une dimension humaine témoigne depuis trois siècles, que les responsables communaux ont apporté un soin et une célérité sans faille pour maintenir leur existence sonore et leur capacité de témoignage de vie à leurs clients préférés : les hilarismontaises et hilarismontais. Qu'ils en soient tous remerciés. Lien communautaire agréable et indispensable pour nombre de ses habitants, sans doute dérangeant pour ceux qui subissent trop la proximité de leur timbre puissant, les cloches (sauf peut être pendant 3 jours entre le vendredi saint et le dimanche de Pâques où elles sont parties en pèlerinage auprès de leur Mère à toutes, les cloches de la Basilique Saint PIERRE de ROME, leur retour étant attendu par les enfants du pays) savent ne jamais se faire oublier des habitants depuis l'aube des temps. Leur histoire vaut d'être comptée. La première sonnerie de cloches qui retentit à ALLARMONT fut probablement celle d'une cloche d'une petite église construite par les fondateurs du village venus de l'abbaye de SENONES approximativement située au Hameau de la SCIOTTE au carrefour des rues du Grand Gouty et de la Haute Sciotte. Nous n'avons pas trace de cette cloche que la légende affirme être encore cachée, enfuie dans les terres à cet endroit. La deuxième sonnerie retentit au son d'une cloche de 160 kg installée dans une église construite en 1709 sur l'emplacement de l'église actuelle puis réinstallée dans la tour de l'église entre 1809 et 1814 sous la houlette du Maire de l'époque, Jacques MARX La troisième sonnerie fut celle d'un ensemble de 3 cloches installées en 1831 au dessus de l'emplacement de cette dernière dans la partie rehaussée du clocher. Elles furent installées au sommet de la tour, juste au dessus du deuxième encorbellement. En effet Jacques MARX avait fait arrêter l'édification du clocher à ce stade sans doute pour des raisons financières mais aussi par crainte que son clocher trop lourd ne s'effondre comme le prédisaient ses détracteurs. Et si les fondations n'étaient pas suffisantes pour supporter le poids d'un clocher plus imposant mais sans doute plus élégant ? A cette époque la tour se terminait 4,40 m au dessus du premier encorbellement par un toit plat constitué de madriers de chêne pour le protéger des intempéries. Disposition peu satisfaisante dans la durée dans une région plutôt humide et pluvieuse. En 1828 le Conseil municipal, avec toujours à sa tête Jacques MARX, décidait enfin de terminer la tour par une construction de 9,90 m de haut dont 2,15 m de comble, d'un toit à 4 pans fait de bardeaux en chêne, peint à l'huile de noix et de lin malaxée finement avec de la couleur ocre rouge et jaune en parts égales. Le financement des travaux était assuré par des fonds communaux. Coût des travaux : 4564, 40 francs auxquels il faudra ajouter 90 francs car l'adjudicataire du marché (on disait « traité » à l'époque) avait dû ajouter 3 stères et demi de bois de chêne vieux de 9 ans minimum. L'architecte s'était trompé dans ses évaluations ! Le clocher enfin terminé, il est décidé en 1830 de remplacer la vieille cloche par un ensemble de 3 cloches aux caractéristiques bien établies dans un cahier des charges très précis. Voici donc ce qui était prévu et fut installé. « La sonnerie que la commune d'ALLARMONT désire établir sera composée de trois cloches, dont la principale sera du poids de cinq cents kilos, elle aura nonante centimètres de diamètre à la pince(1) jusqu'au retour du cerveau(2) et de six centimètres d'épaisseur au bord où frappe le battant. Cette dimension formera le corps et servira de base aux deux autres surtout si elle est conforme à l'usage et le plus auridité (sonore). La seconde pèsera trois cent cinquante kilos, ou environ, de manière à avoir entre elles une harmonie parfaite. La troisième pèsera deux cent soixante kilogrammes. » « Les trois cloches seront moulées selon les formes et proportion annoncées dans l'instruction de Monsieur le Préfet en date du sept décembre 1825 et à laquelle l'adjudicataire se conformera en tout point. Le métal dont elles seront formées sera composé de quatre cinquième de cuivre rouge ou rosette de Russie et d'un cinquième d'étain fin d'Angleterre, le tout de première qualité. Elles seront fondues dans la commune sous les yeux de Monsieur le Maire et du soussigné, en présence desquels seront pesés le cuivre et l'étain et dont la quantité sera constatée avant de la mettre au four ». « La cloche actuelle sera descendue, ensuite brisée après en avoir constaté le poids ; elle sera mise dans le four et sera fondue avec le métal neuf. » « Le métal ne sera coulé que lorsqu'il aura été visité et reconnu parfaitement épuré de toute espèce de crasse » « Les cloches à la sortie du moule devront présenter tant au dedans qu'au dehors une surface parfaitement unie et exempte de toutes soufflures ou autres défauts résultant d'un métal coulé trop froid ou mal épuré ou de moulures mal séchées ». Si l'adjudicataire devait fondre d'autres cloches en même temps que celles dont il s'agit, il placera les moules de celles-ci immédiatement auprès du fourneau de manière à ce qu'elles soient coulées les premières ». « Le battant de chacune de ces cloches sera de poids de 5 kilogrammes pour cent de celui de chaque cloche. Il sera fait selon les meilleures règles de cet art en fer doux des forges de Framont ( aujourd'hui Grandfontaine) ; il sera suspendu par un fort bracelet en cuir de Hongrie arrêté par une forte boucle en fer............. » « L'adjudicataire fournira et posera un « béfroy » en chêne pour porter les cloches.....Il s'en suit une description méthodique de la composition du beffroi tant pour la nature des pièces de bois que de leur longueur et de leur place relative par rapport à la maçonnerie du clocher. Il en est de même pour les moutons (3) dont les caractéristiques devront être fonction du poids de chaque cloche. L'adjudicataire doit également fournir toutes les pièces de bois et accessoires nécessaires au fonctionnement des cloches en particulier les lanières destinées à les mettre en mouvement. Il est stipulé qu'elles devront « avoir 18 m de long sur quatre centimètres de largeur et cinq millimètres d'épaisseur en cuir de bœuf blanc ». Comme on le voit toutes les précautions et directives étaient données pour que le résultat de qualité soit garanti dans un domaine où il était particulièrement facile de tricher, mais c'était sans doute plutôt pour assurer la meilleure harmonie possible de la sonnerie souhaitée par le Maire. L'adjudicataire du marché, l'entreprise LHUILLIER et Fils fondeur à NANCY fit payer 4 francs le kilo de bronze. Les cloches coûtèrent 3880 francs sur la base d'une évaluation réalisée par M. ALLEMAND Architecte à St DIE. La sonnerie fonctionnera sans mécanisme d'horlogerie jusqu'en 1881. Elle ne servira à l'annonce des événements courants de la vie paroissiale : les angélus, les messes, les mariages et enterrements, mais aussi les événements exceptionnels : incendies .... La guerre de 1914/1918 aura raison de leurs existences. Au milieu du conflit, ne voyant pas d'issue rapide aux combats et ayant un grand besoin de bronze pour fabriquer de nouveaux canons, nos cloches comme toutes celles des villages français occupés par l'armée allemande, n'échappèrent pas à la folie meurtrière des hommes. Elles furent descendues du clocher, cassées et envoyées dans les fonderies pour l'usage que l'on peut facilement imaginer. Le clocher restera silencieux jusqu'en 1922. La commune financera partiellement l'achat et la pose de 3 nouvelles cloches encore en service actuellement. Une souscription fut lancée auprès des paroissiens, généreux donateurs. (1) La pince est l'endroit où le bas de la cloche s'évase. (2) Le cerveau d'une cloche est la partie la plus haute d'une cloche. Le retour du cerveau est la fin de l'évasement du cerveau (3) Le mouton est la pièce de bois sur laquelle est fixée la cloche par ses anses. (4) En annexe les 10 membres du conseil municipal en1828 et 1830. Jacques MARX Maire, Joseph FALQUE, Jean Joseph MARLIER, Bernard LALEVEE, Jean Baptiste ABSALON, Joseph RECEVEUR officier, Joseph RECEVEUR Propriétaire, Dominique MARCHAL, Jean Baptiste LEONARD, Jean Alexis ANTOINE
Vosges
Allarmont
Accueil Vivre à Allarmont Plan d'Allarmont Patrimoine Eglise Chapelle Commerces et Entreprises La Poste Tourisme Associations Salle Jeanne d'Arc La Forêt Infos Pratiques Mairie Horaires d'ouverture du secrétariat Conseil municipal Démarches administratives Ordures ménagères et environnement Plan local d'urbanisme P.L.U Histoire Général ANTOINE Emile COORNAERT Henri Valentin Allarmont en 1836 Allarmont Le Chemin de Fer de la Vallée de Celles Sacrifiés pour notre Liberté Actualités Nous contacter Livre d'or