Illustrateur de la vie quotidienne en France de 1845 à1855 Texte et Illustrations d'après le livre de R. CONILLEAU et A. RONSIN Aux sources du terroir - éditions J.P. GYSS
Henri VALENTIN (1820-1855)
Henri VALENTIN, dont la rue principale du village porte le nom, naquit à ALLARMONT le 10 janvier 1820 à 8 heures du matin. Le père d'Henri , Jean-Baptiste VALENTIN (8.11.1791 à Celles – 24.07.1870 à Celles) s'établit à Celles sur Plaine et travaille dans l'atelier de son père Henri qui était charon. Mais une grave épizootie (épidémie frappant à la fois toute une espèce d'animaux) règne dans la vallée depuis l'occupation de la région par les troupes étrangères en 1815 et, en 1817, la famine atteint tous les villages sauf celui d'Allarmont, dont le maire Jacques MARX s'emploie à procurer des vivres à ses administrés. Jean-Baptiste VALENTIN est un instituteur apprécié. Son métier n'est pas de tout repos car le village est en pleine expansion. Il comptait 630 habitants en 1818, il dépassera 800 au milieu du siècle. L'école d'Allarmont compte environ 150 garçons. En 1838, Jean-Baptiste VALENTIN quitte son poste et se retire dans son village natal de Celles. Sa décision est sans doute liée au changement de locaux. Après 30 ans de négociation, la commune a pu acquérir une maison plus vaste et la mairie-école y est installée de 1836 à 1838, de sorte qu'en 1838 s'effectue le transfert du greffe de la mairie et des classes. La vieille bâtisse est détruite afin de donner de l'espace au cimetière à l'entour de l'église. L'année 1838 est aussi celle de la mort de sa fille Elisabeth âgée de 17 ans et celle de la fin des études secondaires d'Henri. C'est donc dans l'école dirigée par son père, dans cette vallée verdoyante et pauvre, dans ce village de la vallée où l'horizon est borné par la montagne et la forêt, que le jeune Henri, avec les fils de paysans et de bûcherons, apprend à lire, à écrire et à compter. Le passage du colporteur, les annonces du tambour de ville, les fêtes au fil des saisons : Pâques, Noël, sont pour les enfants en sabots des événements. Lorsqu'un montreur d'ours ou de marionnettes remonte la vallée jusqu'au Donon pour gagner l'Alsace, s'arrête sur la place principale de la commune pour donner son spectacle et quêter quelques sous, c'est alors pour les filles et les garçons une journée qui reste gravée dans leur mémoires tout comme les rares occasions où leurs parents les emmènent avec eux à la foire annuelle du chef-lieu de canton. La foire en effet, dans les régions de l'Est, ce n'est pas seulement le grand marché des grains, des bestiaux et du tissu, c'est aussi la fête foraine avec ses manèges, ses loteries, ses jeux d'adresse, ses curiosités et ses friandises. Henri VALENTIN a vécu ces moments heureux et nous les a restitués. Il confiera en 1852 une série de dessins sur la vie dans les Vosges à l'Illustration. Mais le maître d'école a, pour ce fils éveillé, des ambitions et il l'envoie au petit séminaire de Sénaide commencer les mêmes études qu'il avait suivies lui-même trente années auparavant. Henri y reste pensionnaire jusqu'à la classe de troisième en 1835-1836. C'est dans le nouveau petit séminaire ouvert en 1827 à Châtel sur Moselle par le nouvel évêque de Saint Dié, dans l'ancien couvent des Cordeliers, qu'il fait sa seconde d'octobre 1836 à juillet 1837. A la rentrée suivante, il est à Saint Dié en classe de philosophie au grand séminaire établi dans le domaine de Richardville, au pied de la montagne Saint Martin. L'examen du seul cahier de classe qui nous soit resté contenant ses leçons sur la littérature latine, la mythologie et la zoologie à Sénaide et à Châtel, orné d'un superbe titre dessiné à la plume et dont les pages sont truffées de petites scènes inspirées par l'histoire romaine, montre à l'évidence que ses préoccupations ne le portent pas vers la théologie et la prêtrise. Le père ne s'y trompe pas et, peut-être à regret, il envoie Henri à Saint Dié auprès d'Edouard de MIRBECK, artiste peintre et professeur au collège de la ville. Ayant rapidement jugé l'élève, celui-ci l'invite à partir pour PARIS, refusant même d'être payé de ses leçons car il considère ne lui avoir rien appris. Ce n'est qu'à la fin de 1839 que, muni d'une pièce de vingt francs, il part pour PARIS où il est accueilli par une tante, sœur de sa mère. Il se fait typographe et maître d'écriture. Puis il rencontre PHILIPPON, qui, séduit par la virtuosité du dessinateur, l'engage dans sa maison d'édition. Henri VALENTIN entre à l'Illustration en 1848 et en devient le principal collaborateur artistique En onze années, le talentueux Vosgien donnera plus de mille dessins d'actualité pris sur le vif ; Henri VALENTIN est en quelque sorte le grand reporter photographe de nos modernes magazines illustrés. Les graveurs sur bois de l'Illustration travaillent d'après les dessins et croquis apportés par VALENTIN de Paris ou de province où il se déplace pour "couvrir l'événement". En 1846, il fait comme "touriste-dessinateur" un premier voyage en Espagne. En 1850, il entreprend, en Algérie, un voyage de six mois. Lors de ce voyage il contracte une grave maladie. En 1852, il peignit à l'huile une grande toile représentant Saint Léonard, patron d'Allarmont – c'est la seule peinture à l'huile connue de lui dans les Vosges aujourd'hui – et il l'offrit à l'église. Elle est encore actuellement accrochée dans le chœur. En même temps il sollicita du Conseil Municipal une faveur : celle d'être inhumé dans la même tombe que sa sœur Elisabeth. Sa mère morte en 1848 avait été enterrée à Celles et son père la rejoindrait dans le cimetière de leur village natal, mais Henri, se sentait l'enfant d'Allarmont. Une délibération du Conseil Municipal fit droit à sa demande. Il retourne en Espagne en 1854. ce sera son dernier voyage, la maladie s'étant agravée, il revient chez son père et part faire une cure à Baden-Baden. Mais en chemin il a dû interrompre son voyage et entrer à Strasbourg dans la maison de santé du couvent Sainte Barbe. Il y meurt le 11 août 1855. son corps est ramené à Allarmont et sera inhumé sous la dalle où reposait sa sœur. Sa disparition à 35 ans, aboutissement d'une maladie qui le tenaillait depuis quelques années, interrompit une carrière qui, pour avoir été active, n'en était pas moins courte pour asseoir solidement sa réputation aux yeux des historiens. Ainsi, VALENTIN se retira-t-il du monde de l'art aussi discrètement qu'il y était entré.
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